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Deux attentats au Niger contre Areva et l’armée nigérienne

Ce matin, deux véhicules piégés ont explosé au Niger devant le site d’extraction d’uranium de la société française spécialisée dans le nucléaire, Areva, et face à une caserne militaire nigérienne située quelques kilomètres plus loin.

« Nous avons attaqué la France et le Niger »

Le groupe djihadiste MUJAO n’a pas tardé à revendiquer les actions sur ces deux sites, qu’il décrit comme une attaque envers la France pour son intervention au Mali et le Niger pour l’aide apportée à l’Hexagone. Les attentats ont donc visé un site d’Areva près de la ville d’Arlit où l’entreprise Somaïr (appartenant à Areva et à l’Etat nigérien) y fait travailler de nombreux employés nigériens. La deuxième attaque a eu lieu plusieurs kilomètres au sud, à Agadez, devant un camp militaire.
Abu Walid Sahraoui, le porte-parole du groupe dijhadiste, a également renchéri la revendication de l’attaque avec de nouvelles menaces : « Nous allons continuer les attaques contre la France et tous les pays qui sont avec la France contre l’islam dans la guerre du nord du Mali. »

Un bilan lourd pour le Niger

L’attaque du site d’extraction d’uranium d’Arlit aurait fait, selon Areva, 1 mort et 14 blessés nigériens, la voiture ayant explosé alors que les salariés se rendaient au travail. A Agadez, le bilan est plus tragique avec 18 militaires et 1 civil décédés, 4 kamikazes ayant également péri dans l’explosion. Cependant, la situation n’est pas encore terminée puisqu’un cinquième membre du MUJAO tient désormais en otage plusieurs jeunes officiers en formation dans un local du camp militaire.

La France soutiendra le Niger pour neutraliser toute menace

D’après un employé de Somaïr, l’un des attaquants vêtu d’un treillis se serait confondu parmi les salariés pour faire exploser son véhicule devant la centrale électrique de l’usine de traitement d’uranium. Un tel événement reste étonnant vu la sécurité présente sur le site d’Areva, bien qu’il soit toujours impossible de se protéger complétement. En janvier dernier, la France avait même affirmé vouloir envoyer des forces spéciales sécuriser les sites d’Areva pour éviter toute sorte de troubles.
Quoi qu’il en soit, François Hollande a assuré son soutien au Niger dans la résolution de la prise d’otages et la traque du MUJAO, mettant clairement en garde ce dernier : « Que chacun comprenne bien que nous ne laisserons rien passer ». De son côté, l’armée nigérienne « ratisse la ville » d’Agadez à la recherche de tout groupuscule et afin de sécuriser au maximum la zone, comme le rapporte un habitant. Quant à Areva, quatre de ses employés français sont toujours détenus en otages par Al-Qaida au Maghreb et l’entreprise a repoussé à 2015 l’exploitation de la mine géante d’Imouraren face à l’insécurité générale de cette partie du monde. Pour rappel, grâce à ce site, la société serait dans la capacité de répondre à 100% de ses besoins en uranium et en deviendrait le plus gros producteur mondial.

Sources : Le Monde, Le Figaro
Crédits photo : ISSOUF SANOGO/AFP