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Manifestations en Grèce contre la fermeture des chaînes publiques

L’annonce du gouvernement grec de stopper l’activité des chaînes publiques de télévision occupe le paysage médiatique depuis deux jours. Action brutale, elle est censée participer à la réduction de la dette du pays, sous la pression de Bruxelles qui exige des résultats, mais elle est très mal accueillie par les citoyens et syndicats de Grèce.

Une décision surprenante

Mardi, le gouvernement grec a définitivement fermé ses chaînes médiatiques afin de réaliser des économies conséquentes. En pleine période de rigueur, le pays voit ainsi disparaître les chaines de télévision et de radio publiques, rassemblées dans les groupes NET et ERT. Cette mesure unique en Europe, répond donc à la volonté (et à l’obligation) de la Grèce de redresser ses finances sur la demande de l’Union Européenne. Critiquée par le peuple et plusieurs pays européens, cette décision de fermer les chaînes publiques inquiète et surtout témoigne de l’état de crise que traverse le pays, semblant ne pas savoir où commencer pour avancer vers la sortie du tunnel.

Les experts y vont également de leur avis sur cet événement : « l’audiovisuel public de Grèce est un monstre avec des milliers d’employés. Certains ne se sont jamais présentés à leur poste et étaient payés! Le problème n’est pas récent, personne n’a pu s’y attaquer. Cette démarche est donc courageuse, mais elle risque de mettre en péril le soutien du gouvernement grec. » déclare Stéfanos Manos (ancien Ministre des Finances) ; ou encore Stelios Papathanassopoulos, professeur de médias à l’université d’Athènes, qui annonce que « Le problème est que le gouvernement a échoué sur toutes les réformes exigées par la troïka. Les privatisations tombent à l’eau les unes après les autres, les licenciements de fonctionnaires n’ont pas commencé, les réformes sont au point mort. Le premier ministre a sans doute voulu montrer qu’il pouvait agir. Mais cela risque de se retourner contre lui ». De leur côté, les syndicats ont invité à une grève générale pour toute la journée du 13 mai.

2950 emplois détruits

Alors que les chaines publiques rapportaient 300 millions d’Euros par an à l’Etat via la redevance, c’est aujourd’hui près de 3000 personnes qui se retrouvent sans emploi. Une décision qui ne risque donc pas de relancer la consommation avec des chômeurs en plus ni d’augmenter le pouvoir d’achat. 20 000 personnes manifestaient donc aujourd’hui selon les organisateurs, 10 000 d’entre eux étaient ainsi présents à Athènes devant le siège d’ERT.

Un rassemblement censé faire réagir le gouvernement, qui doit se réunir lundi, alors que certains syndicats nomment cette fermeture des chaînes publiques un « coup d’Etat ». Difficile de dire comment la situation va évoluer, alors que la première manifestation générale de l’année avait rassemblé 50 000 personnes, celle d’aujourd’hui et ses enjeux semblent concerner moins de monde.

Source : Le Figaro