Les économies avant la technologie pour Ariane 6

Les économies avant la technologie pour Ariane 6

C’est une nouvelle qui n’a pas fait sourire les experts en charge du développement du prochain lanceur européen, Ariane 6. Ce dernier devra en effet coûter 40% moins cher que son prédécesseur, alors qu’il devra être plus performant et effectuer plus de vols.

Un premier vol en 2021

Approuvé par les Ministres européens de l’espace, le projet Ariane 6 devrait se concrétiser par un premier lancement en 2021 (s’il est bel et bien confirmé l’année prochaine, en 2014). Et les restrictions budgétaires, comme elles sont à la mode ces derniers temps, vont également s’appliquer sur ce secteur bien particulier qu’est l’activité spatiale, où la technologie est indispensable pour faciliter les performances des engins mais également pour améliorer leur potentiel. Ainsi, Ariane 6 devra coûter 70 millions d’Euros contre 150 millions pour Ariane 5 (soit une baisse de 40% si l’on prend en compte la meilleure capacité de charge du prochain lanceur).

Faire face à la concurrence

Pour que l’Europe garde son statut de puissance spatiale et préserve sa place de leader dans les lancements de satellites commerciaux, il lui est primordial de développer un lanceur performant. D’autant plus que la Russie et les Etats-Unis suivent de près, avec des prototypes qui devraient arriver sous peu, comme le Falcon 9 amélioré, développé par l’américain Space X aidé de la NASA. Ce dernier effectuera son premier vol dans moins d’un mois, et en a déjà vendus 8.

Difficile donc de dire si cette politique de réduction des coûts freinera ou non le projet européen Ariane 6. Avec un coût de développement estimé à 4 milliards d’Euros, ce nouveau lanceur demande donc des fonds importants, qu’il paraît délicat de plafonner. Mais dans une période de crise où la tendance est à l’économie générale, les Ministres avaient-ils un autre choix ? Ou bien fallait-il donner carte blanche à Ariane 6 pour dépasser les concurrents et trouver d’autres économies, ailleurs ? Drôle de problématique, donc, dont seul l’avenir pourra lui donner raison ou tort. En tout cas, le Président d’Astrium Space Transportation (en charge de la construction d’Ariane) préfère tout de suite être clair : « Il ne faut pas être naïf. S’il faut réduire les coûts d’Ariane de 40%, à nombre de lanceurs égal, il faudra réduire aussi le nombre de personnes, dans la mesure où la main-d’œuvre représente plus de 80% des coûts dans notre industrie. Tout l’enjeu pour nous est d’arriver à construire avec nos partenaires industriels un lanceur suffisamment compétitif pour faire quinze à seize lancements par an au lieu de six actuellement avec Ariane 5. »

Source : Le Figaro

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