Un allemand de 88 ans devant la justice pour le massacre d’Oradour-sur-Glane

Un allemand de 88 ans devant la justice pour le massacre d’Oradour-sur-Glane

70 ans après les faits, un homme âgé de 88 ans est inculpé pour meurtre et complicité de meurtre en Allemagne pour sa participation à la tuerie d’Oradour-sur-Glane.

Une tragédie encore présente dans les esprits

L’épisode d’Oradour-sur-Glane est l’un des nombreux souvenirs violents de la Seconde Guerre Mondiale. 6 jours après le débarquement allié en Normandie, la division SS « das Reich » pénètre dans ce village de Haute-Vienne. Le but de cette expédition est simple : « Le sang doit couler », aurait déclaré un gradé à ses troupes. Les 200 soldats prennent donc pour cibles les civils, habitants d’Oradour, les rassemblent tous sur la place du village et commencent leur « mission ». Les hommes sont emmenés dans des granges et sont tous fusillés. Femmes et enfants subissent un sort tout aussi tragique : enfermés dans l’église, ils meurent d’asphyxie dans l’incendie du bâtiment. Le 10 juin 1944, 642 civils (dont 247 enfants) furent abattus. De cette plus violente répression de l’armée nazie en France sur une population civile, seules 6 personnes en réchappèrent.

70 ans plus tard, la justice intervient encore

La recherche des auteurs de ces crimes de guerre se poursuit encore aujourd’hui. C’est notamment le cas avec Werner C., âgé de 88 ans, que l’on accuse d’avoir participé au massacre d’Oradour-sur-Glane. A 19 ans, le jeune homme de l’époque aurait abattu avec d’autres soldats 25 habitants, avant de monter la garde devant l’église. Accusé de meurtre et de complicité de meurtre, l’octogénaire a déclaré avoir été présent à Oradour-sur-Glane le jour du massacre, mais n’y aurait pas directement participé. Si le tribunal doit encore décider si l’homme doit être jugé ou non, la question de la légitimité de ce procès est bel et bien présente : est-il juste de juger un homme 70 ans plus tard, en sachant qu’il n’était qu’un simple soldat endoctriné et soumis aux ordres de ses supérieurs ? Si les décideurs sont ceux qu’il faut évidemment blâmer, pouvons-nous en faire autant de ces jeunes hommes, tout en connaissant la situation de l’époque ?

Source : Le Monde

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